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L’urée pourrait gagner du terrain cette année

Alors que débutent les premiers apports d’azote, les épandages d’ammonitrate 33,5 et de solution azotée s’annoncent habituels, selon notre baromètre Agrodistribution-ADquation. L’urée pourrait en revanche être davantage utilisée.

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Pas de grands bouleversements dans la répartition des utilisations d’engrais azotés simples, selon notre sondage Agrodistribution-ADquation. L’ammonitrate 33,5 reste la forme la plus utilisée (37 %), notamment dans l’Ouest (48 %) et le Centre (46 %). Contrairement aux autres régions, les agriculteurs du Nord-Est privilégient davantage l’ammonitrate 27 (19 %).

Derrière, l’urée et la solution azotée seraient au coude-à-coude (15 % chacune), mais l’urée semble progresser assez significativement cette année puisqu’elle pesait pour 9 % des apports d’engrais azotés simples l’année dernière. Elle est toujours davantage utilisée dans la région Sud (20 %). Quant à la solution azotée, elle s’annonce plus particulièrement utilisée en orientation grandes cultures (32 %), dans le Nord-Est (32 %) et chez les agriculteurs ayant 150 ha de SAU ou plus (24 %).

La solution azotée ne doublera pas l’ammonitrate

L’usage de la solution azotée semble néanmoins sous-estimé dans notre sondage par rapport aux statistiques de livraisons de l’Unifa. Le syndicat des industriels de la fertilisation plaçait ainsi, pour la campagne 2018-2019, l’ammonitrate en tête des livraisons d’engrais azotés simples en France, à 39 %, suivi de très près par la solution azotée (37 %), devant l’urée (y compris traitée) à 21 %.

2019-2020 va-t-elle connaître le croisement des courbes de l’ammonitrate, tendanciellement en baisse, et de la solution azotée, en hausse constante ? « Je ne le crois pas », répond Philippe Eveillard, directeur du pôle Agriculture, environnement et statistiques à l’Unifa. Sachant que les cours de l’ammonitrate ont inhabituellement baissé en fin d’année, ce qui a sans doute pu aider à écouler des stocks chez les fabricants…

De plus, note Philippe Eveillard, « on constate une petite décrue des importations de solution azotée depuis les États-Unis et la Russie », en raison de la mise en place l’année dernière de la taxe antidumping. Et ceci alors que les prix restent bas. Rappelons que la solution azotée avait progressé significativement en 2018-2019, sous l’effet d’achats anticipés en prévision de ces taxes.

Des semis de printemps attendus en hausse

Quant à l’urée, si les livraisons seraient à ce stade orientées légèrement à la baisse par rapport au point haut de 2018-2019, le report de semis attendu de façon assez conséquente sur les cultures de printemps, en particulier le maïs, consommateur d’urée, laisse présager d’une utilisation finale plus élevée de cette forme d’engrais.

Ces dernières années, les formes uréiques (urée et solution azotée), donc avec un potentiel émissif plus élevé, ont plutôt eu tendance à augmenter. L’année dernière, l’Unifa n’avait en revanche pas constaté de progression de l’urée avec inhibiteur. « Cette répartition des formes reste peu favorable au respect des engagements de réduction de la volatilité de l’ammoniac aux échéances 2020, 2025 et 2030 », souligne l’Unifa.

Renaud Fourreaux

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